L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture recherche actuellement 04 Chargé(s) de l’évaluation des projets.
Secteur de tutelle : Secteur des sciences sociales et humaines (SHS)
Lieu d’affectation: Régions transfrontalières du Gabon, Cameroun et Tchad
Catégorie d’emplois: Sciences sociales et humaines
Type de contrat : Consultant International (1) Consultants Nationaux (3)
Durée du contrat : 45 Jours
Recrutement ouvert à : Candidats externes
Clôture des candidatures (minuit heure de Paris) : 02 Avril 2023
I- Contexte
Du fait des crises et des conflits récurrents, l’Afrique centrale est, depuis les années 1990, en proie à une vulnérabilité et une fragilité sécuritaires manifestes, notamment à ses frontières. Au nombre des sources d’insécurité repérables aux frontières de cette sous-région, il y a, entre autres, le sous-développement des régions frontalières ; les activités des groupes armés proliférant de pays en pays ; les réseaux de criminalité organisée qui se livrent au braconnage et autres trafics illicites aux frontières des États ; la présence et les besoins des populations réfugiées et déplacées. En effet, les zones transfrontalières de ces trois pays sont d’abord caractérisées par leur sous-développement du fait de la faible présence, voire de l’absence de l’État, par rapport au contrôle des frontières territoriales, mais aussi du fait du manque d’infrastructures et de services sociaux de base (hôpitaux ou centres de santé, écoles, centres de formation, adduction d’eau potable, routes…).
Parce que délaissées et oubliées en termes de développement, les régions transfrontalières de ces trois pays offrent peu d’opportunités socioéconomiques aux jeunes femmes et hommes. Ces derniers sont souvent forcés de chercher des alternatives et sont ainsi plus exposés à l’instrumentalisation des groupes armés et terroristes, mais également des réseaux de criminalité organisée qui écument ces régions.
Toutefois, bien qu’ils puissent être les acteurs de l’insécurité et de la criminalité grandissantes aux frontières du Gabon, du Cameroun et du Tchad, les jeunes sont en même temps de potentiels agents du changement susceptibles de contribuer à la construction et à la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement par leur créativité, leur sens de l’engagement citoyen et communautaire ; leur poids démographique constituant un vivier de main-d’œuvre entre les trois pays.
C’est dans ce contexte qu’intervient le projet conjoint « Les jeunes, tisserands de la paix dans les régions transfrontalières du Gabon, Cameroun et Tchad ».
II- Justification de l’évaluation
Conformément au document du projet, à la politique d’évaluation de l’UNESCO, et à la politique du bailleur de fonds (Bureau d’appui à la consolidation de la paix – PBSO), une évaluation finale indépendante doit être conduite pour examiner le degré de réalisation des résultats d’impact à court terme du projet et des changements induits par celui-ci, dans sa totalité (incluant les composantes sous la guidance de l’UNSDCF). Cette évaluation permettra d’analyser les résultats du projet dans son ensemble, en examinant leur pertinence et les effets sur les bénéficiaires, de déterminer dans quelle mesure la théorie du changement du projet reste valide et de tirer les enseignements des actions menées et des résultats obtenus.
En outre, l’évaluation permettra de fournir les éléments nécessaires mettant en exergue la contribution du projet aux efforts de consolidation de la paix et la cohésion sociale d’une part, et d’autre part de formuler des recommandations stratégiques et pratiques issues des leçons apprises utiles à partager avec toutes les parties prenantes notamment les Agences du Système des Nations Unies, les bailleurs de fonds, les Gouvernements et les bénéficiaires (OSC, organisations de jeunesse, associations féminines).
III- Portée et objectif de l’évaluation
L’évaluation suivra le cadre et les principes d’évaluation du CAD de l’OCDE, en incluant la mesure des valeurs liées au caractère catalytique, la sensibilité aux conflits, et les questions de genre et âge. À toutes fins utiles, ce mandat et les politiques et lignes directrices de l’UNESCO en matière d’évaluation définissent la portée globale de cette évaluation. Les recommandations, issues de l’évaluation, doivent être étroitement liées aux conclusions de l’évaluation et doivent fournir des orientations claires aux parties prenantes sur la manière dont elles peuvent y répondre.
Cette évaluation finale prendra en compte toutes les activités programmées dans le document de projet. Elle évaluera le niveau de progrès réalisés en rapport avec les résultats escomptés.
A cet effet, elle a pour objectifs de :
-
- Montrer dans quelle mesure la formulation du projet ainsi que l’approche utilisée sont pertinentes pour répondre aux besoins identifiés ;
- Evaluer le dispositif global de pilotage et de suivi institutionnel de mise en œuvre du projet à travers les différents organes prévus dans le document du projet ;
- Analyser l’efficacité et l’efficience de la mise en œuvre du projet selon la formulation dans le document du projet ;
- Apprécier la durabilité des résultats escomptés (renforcement institutionnel, appropriation du changement par les bénéficiaires) ;
- Mesurer les valeurs liées au caractère catalytique, la sensibilité aux conflits, et les questions de genre et âge dans la mise en œuvre du projet.
- Identifier les leçons tirées de la mise en œuvre et de la gestion du projet ;
- L’évaluation sera basée sur les résultats du projet ci-dessus. Elle devra permettre de savoir si les initiatives prises dans le cadre du projet soutiennent effectivement les populations affectées et aussi de mettre en relief les questions de redevabilité envers les parties.
- Afin de pouvoir mettre en exergue le comment/si oui le projet a permis d’engager des changements de consolidation de paix, au-delà de la mise en œuvre des activités individuelles.
IV- Questions clés de l’évaluation
L’objectif général de l’évaluation finale est de mesurer la performance du projet en analysant la pertinence, la cohérence, l’efficacité, l’efficience, la durabilité et l’impact, tout en apportant une attention particulière aux questions transversales du LNOB, do no harm et intégration du genre (autonomisation des femmes et égalité des sexes), droits humains en termes de sensibilité aux conflits et aussi les aspects catalytiques. Cette analyse permettra de dégager des leçons apprises de la mise en œuvre et les acquis à des fins de redevabilité vis-à-vis des différents partenaires et l’acquisition de connaissances, mais également en vue de leur capitalisation notamment dans le cadre de futures interventions dans le même domaine.
Les questions clés auxquelles l’évaluation devra répondre sont les suivantes :
PERTINENCE : l’INTERVENTION REPOND-T-ELLE AUX BESOINS SPECIFIQUES DES POPULATIONS CIBLES ?
- Dans quelle mesure le projet est-il conforme aux axes stratégiques de l’UNESCO, d’ONUDC, de PBSO, des Gouvernements et aux piliers stratégiques de UNSCDF de ces trois pays ainsi que leurs Stratégies nationales sectorielles à moyen terme ;
- La théorie de changement, la chaine de résultats, les hypothèses et les risques ont -ils été bien identifiés (pertinence et fiabilité) ?
- Dans quelle mesure les approches utilisées par le projet sont adéquates en lien avec la consolidation de la paix, l’autonomisation économique, l’équité, l’égalité de genre et l’inclusion des jeunes ?
- Les interventions du projet ont-elles été pertinentes et adaptées au contexte ?
IMPACT : QUELLE DIFFÉRENCE L’INTERVENTION FAIT-ELLE ?
- Les mécanismes adéquats de gestion et de suivi ont-ils été mis en place par rapport aux résultats attendus ?
- Quels sont les principaux succès notés sur les activités du projet ?
- Quels sont les changements attendus dans le court et moyen termes attribuables au projet ?
- Dans quelle mesure le projet a-t-il encouragé des évolutions positives en matière de cohésion sociale, de renforcement économique et de présence de l’Etat dans les communautés bénéficiaires du projet ? Y a-t-il eu des effets inattendus ?
- Dans quelle mesure le projet a-t-il contribué à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes ? Le marqueur de genre affecté au projet reflète-t-il la réalité ?
EFFICACITE : L’INTERVENTION A -T-ELLE ATTEINT SES OBJECTIFS ?
- Dans quelle mesure la théorie de changement et les résultats de la chaine de résultats ont-ils été réalisés ?
- Dans quelle mesure les résultats attendus du projet ont-ils été atteints d’un point de vue à la fois quantitatif et qualitatif ? Quels ont été les facteurs clés de succès, les bonnes pratiques et les leçons apprises ?
- Quels facteurs ont influencé, de manière positive ou négative, l’atteinte des résultats ?
- Dans quelle mesure la structure, l’organisation et les mécanismes de gestion du projet (notamment l’appui technique et opérationnel de l’UNESCO et ONUDC) ont-ils permis d’atteindre les objectifs escomptés ?
- Quelles sont les recommandations et orientations pour la formulation et la mise en œuvre de projets similaires dans l’avenir ?
EFFICIENCE : LES RESSOURCES SONT-ELLES UTILISÉES DE MANIERE OPTIMALE ?
- Dans quelle mesure la structure du projet telle que décrite dans le document du projet a été efficiente pour l’obtention des résultats attendus ;
- Dans quelle mesure l’utilisation des ressources financières et humaines a été conforme aux règles et procédures internes ?
- Les résultats du projet ont-ils été obtenus à des coûts acceptables (en termes financiers, de temps, de ressources humaines…) ? en d’autres termes, les ressources mises à la disposition du projet ont-elles été à la hauteur des besoins pour permettre la réalisation des produits et atteindre les résultats escomptés ?
- Les ressources prévues pour adresser les problématiques liées au genre ont-elles été utilisées de manière efficiente ?
VIABILITÉ/DURABILITÉ : LES BÉNÉFICES SERONT-ILS DURABLES ?
- Dans quelles mesures le projet a-t-il contribué au renforcement de capacités des parties nationales ?
- Le projet disposait-il d’une stratégie de sortie (à partir de quel moment) et quand / comment a-t-elle été mise en œuvre ? avec efficacité ?
- L’UNESCO et ONUDC ont-elles mis en place dans les interventions des mécanismes de durabilité et des stratégies de sortie appropriés ?
- Quelles sont les dispositions prises par les partenaires et la communauté pour la continuité des activités après le projet ?
- Quel est le degré de consolidation des acquis par les partenaires de mise en œuvre (points focaux ministériels et d’administrations publiques, exécutifs communaux, chefs traditionnels, organisations des jeunes, etc. ?
COHÉRENCE : L’INTERVENTION EST-ELLE EN PHASE AVEC LES AUTRES INTERVENTIONS MENÉES ?
- Existe-t-il une synergie entre les interventions du projet et celles des autres parties prenantes (Etat, autres partenaires, autres projets du SNU, initiatives des bénéficiaires…). En d’autres termes, dans quelle mesure le projet crée-t-il des synergies et des liens entre les interventions du gouvernement et des communautés de donateurs ?
CARACTERE CATALYTIQUE
- Le projet a-t-il été catalytique sur les plan financier et programmatique ?
- Le financement du PBF a t’il été utilisé pour intensifier d’autres travaux de consolidation de la paix et / ou a-t-il contribué à créer des plateformes plus larges pour la consolidation de la paix ?
SENSIBILITÉ AUX CONFLITS
- Le projet avait-il une approche explicite de la sensibilité aux conflits ?
GENRE ET AGE
- Le projet a-t-il incorporé une dimension de genre et d’âge dans ses activités (matrice de résultats, mise en œuvre) ?
- Si les groupes cibles (femmes, jeunes/mineurs, minorités, personne en situation vulnérables) ont subi des effets négatifs non prévus, les responsables du projet ont-ils pris les mesures appropriées ?
V- Livrables et procédures de la revue :
Il est attendu la soumission des livrables suivants :
1. Le rapport initial détaillé
Après les réunions de prise de contact et de concertation, le consultant/l’équipe d’évaluation produira un rapport initial incluant un plan d’évaluation avec un calendrier, une méthodologie détaillée comprenant une matrice d’évaluation (avec une liste complète des questions d’évaluation et des méthodes de collecte de données), une analyse des parties prenantes et une liste de documents.
2. Un rapport d’évaluation provisoire :
Le rapport provisoire doit être rédigé en Français, et suivre les exigences de qualité du Bureau d’évaluation de l’UNESCO, les normes de rapport d’évaluation de l’UNEG, d’une longueur de 30 à 40 pages (hors annexes). Il contiendra également un résumé de 5 pages au maximum, comprenant une brève description du programme, son contexte et sa situation actuelle, le but de l’évaluation, sa méthodologie et ses principales constatations, conclusions et recommandations.
La structure du rapport devrait inclure :
- Résumé exécutif
- Introduction
- Chapitre(s) pour chaque dimension ou question d’évaluation clé
- Conclusions et recommandations
- Les annexes doivent inclure les termes de référence, la méthodologie détaillée et les limites de la méthodologie, la liste des entretiens, les instruments de collecte de données, les principaux documents consultés et les études de cas/rapports de visite sur le terrain.
3. Le Rapport d’évaluation final :
- Le rapport d’évaluation final doit intégrer les commentaires fournis par le Groupe de référence. Il doit également inclure un résumé exécutif et des annexes. Le rapport final doit être conforme aux normes et standards d’évaluation de l’UNEG et sa qualité doit être conforme aux critères contenus dans la liste de contrôle de la qualité de l’UNEG pour les rapports d’évaluation. L’évaluation devrait refléter les exigences des directives de l’UNEG sur l’intégration des droits de l’homme et de l’égalité des genres dans l’évaluation et les directives éthiques de l’UNEG pour l’évaluation.
COMPETENCES (Fondamentales / Managériales)
- Responsabilité (F)
- Communication (F)
- Innovation (F)
- Partage des connaissances et volonté constante d’amélioration (F)
- Planification et organisation (F)
- Culture du résultat (F)
- Travail en équipe (F)
- Professionnalisme (F)
Pour plus d’informations, merci de consulter le Référentiel des compétences de l’UNESCO.
QUALIFICATIONS REQUISES
L’évaluation est ouverte aux personnes physiques. Un(e) expert(e) principal(e) international(e) qui supervisera le travail des experts nationaux senior déployés (1 par pays). L’expert(e) principal(e) devra présenter le profil suivant :
- Avoir au moins un Master ou BAC+5 en sciences sociales, sciences politiques et administration, relations internationales, études de développement, économie politique, Gestion des conflits ou autre discipline connexe.
- Jouir d’une expérience d’au moins 10 ans dans l’évaluation des projets dont certains sur les questions de jeunesse et dans le domaine de la paix et de la sécurité y compris la gestion des conflits et la consolidation de la paix ;
Les experts nationaux senior devront avoir le profil suivant :
- Etre titulaire d’au moins un Master en sciences sociales, sciences politiques, relations internationales, études de développement, économie politique ou autre discipline connexe ;
- Avoir une expérience confirmée en matière d’évaluation des projets de cinq (5) à sept (7) ans dont certains sur les questions de jeunesse et dans le domaine de la paix et de la sécurité ;
Tous les experts (international et nationaux) devront avoir les aptitudes et compétences supplémentaires suivantes :
- Avoir une bonne connaissance et compréhension des enjeux sécuritaires et de stabilisation en Afrique Centrale et dans le bassin du Lac Tchad
- Excellentes capacités de communication verbale et de rédaction en Français ;
- Capacités à travailler sous pression en accordant une attention particulière aux délais et à la qualité du travail ;
- Capacités d’analyse et de synthèse, rigueur et organisation méthodique du travail ;
- Bonnes compétences informatiques (MS Word, Excel, Power Point, Outlook, Base de données etc) ;
- Seront considérés comme un atout :
- Une expérience de travail avec les Agences des Nations Unies, et des projets financés par PBF
- La connaissance d’au moins une des langues parlées sur les sites de mise en œuvre du projet
DOSSIER DE CANDIDATURE
Les candidatures attendues dans le cadre de cette évaluation doivent clairement présenter un plan d’évaluation, notamment :
- La méthodologie détaillée ;
- Le profil du Consultant
- La description des expériences pertinentes à la réalisation de l’évaluation ;
- Un chronogramme détaillé des activités ainsi que des résultats attendus ;
- Le plan de valorisation des conclusions de l’évaluation ;
- Un budget détaillé y compris le coût des honoraires en F CFA
- Directives de soumission
Les propositions seront évaluées en deux étapes (évaluation de la proposition technique ; évaluation de la proposition financière).
Les candidatures devraient donc contenir la documentation requise suivante :
- Proposition technique : les candidats doivent préparer une proposition conformément aux TDR, en veillant à ce que les objectifs, la portée, les critères et les livrables de l’évaluation soient pris en compte. La proposition doit inclure une ventilation détaillée de la phase de démarrage et de la méthodologie de collecte des données, l’approche suggérée et l’échantillonnage proposé à utiliser dans l’évaluation. Une brève explication des phases de collecte des données, d’analyse et de rédaction du rapport doit également être incluse, ainsi qu’un projet de plan de travail et un calendrier pour l’évaluation.
La proposition technique doit également inclure :
- Le CV mis à jour des consultants.
- Lettres de motivation
- Copies certifiées conformes des diplômes requis.
- Des liens électroniques des deux évaluations les plus récentes et pertinentes effectuées par les candidats.
Proposition financière : Offre avec ventilation des coûts : honoraires de consultants, frais de voyage internationaux (classe économique), indemnité journalière de subsistance (DSA) et frais de traduction et autres frais requis. La proposition financière doit être soumise dans un dossier séparé, clairement nommé « Proposition financière ». Aucune information financière ne doit figurer dans la proposition technique.
Les frais de voyage seront basés sur l’itinéraire le plus direct et le tarif économique. Les devis pour un tarif en classe affaires ne seront pas pris en compte.
Les candidats intéressés doivent fournir des propositions financières comprenant au moins les éléments suivants:
- Frais
- DSA
- Frais de voyage : international (le cas échéant) et local
- D’autres coûts
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