1. Contexte et historique
Le Cameroun se distingue comme un véritable bastion de biodiversité en Afrique, regroupant à lui seul 92 % des types d’écosystèmes du continent ainsi qu’une proportion considérable de ses espèces aviaires et mammifères. Cette richesse biologique, parmi les plus importantes du continent, joue un rôle crucial dans le bien-être des populations locales, la croissance économique et les avancées scientifiques, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de la foresterie, qui représentent ensemble environ 15 % du PIB et mobilisent plus de la moitié de la population active (MINEPDED, 2017a).
Cependant, cette biodiversité exceptionnelle est gravement menacée par les pressions croissantes des activités humaines. L’expansion agricole, les grands projets d’infrastructures, la surexploitation des ressources naturelles et la déforestation entraînent une dégradation alarmante des écosystèmes. À ce jour, environ 10 % des espèces végétales et près de 815 espèces animales sont en danger d’extinction. Les zones écologiques sensibles, telles que les montagnes, les forêts denses, les côtes et les milieux marins, sont particulièrement exposées (MINEPDED, 2017b).
Face à cette situation, le Cameroun a engagé une dynamique de transition vers un développement plus respectueux de la nature grâce au projet BIODEV2030, mis en œuvre avec l’appui du WWF et de l’Agence française de développement (AFD). Ce projet vise à intégrer de manière systématique les enjeux de biodiversité dans les secteurs économiques prioritaires. La première phase a permis de dresser un état des lieux approfondi à travers deux diagnostics successifs (DIAG 1 et DIAG 2), en mobilisant une démarche à la fois scientifique et participative. Ces travaux ont permis d’identifier les pratiques les plus préjudiciables à la biodiversité et d’explorer des scénarios de transition vers des modèles plus durables, notamment dans l’agriculture et les infrastructures.
Les menaces pesant sur la biodiversité camerounaise résultent à la fois de facteurs directs — comme l’agriculture itinérante sur brûlis, le braconnage, la surexploitation des produits forestiers non ligneux, la pollution, le changement climatique ou encore l’introduction d’espèces invasives — et de facteurs indirects, notamment les dynamiques socio-économiques et la croissance démographique, qui intensifient la pression sur les ressources naturelles (MINEPDED, 2012).
Dans ce contexte, le Cameroun s’est engagé activement dans la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité post-2020, en cohérence avec ses obligations internationales, notamment au titre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et de sa participation à la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Cet engagement traduit une volonté de définir des objectifs clairs et novateurs en matière de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité.
Malgré les efforts en cours, le besoin d’intensifier les actions demeure crucial. L’élaboration de politiques efficaces repose sur une meilleure connaissance scientifique des impacts des différents secteurs sur la biodiversité. D’où l’importance de renforcer les mécanismes d’évaluation et d’intégration de ces enjeux dans les stratégies de développement du pays.
Contexte
Dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité 2020-2030, la préservation de la biodiversité est désormais une priorité stratégique pour le Cameroun. Alors que l’évaluation nationale de la biodiversité et des services écosystémiques (BES) touche à sa fin, une étude sectorielle d’impact vient compléter cette démarche en apportant des données récentes, chiffrées et directement exploitables. Ces informations visent à enrichir les indicateurs nationaux et à soutenir la prise de décisions éclairées dans une perspective de développement durable.
Cette étude est réalisée dans le cadre du projet BIODEV2030, mis en œuvre par le WWF en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD). Afin de partager largement les résultats de la première phase du projet, une vidéo infographique sera produite. Elle vise à traduire visuellement les constats majeurs, les engagements sectoriels ainsi que les difficultés rencontrées, en s’adressant à un public diversifié : décideurs politiques, partenaires techniques et financiers, secteur privé, société civile et communautés locales.
Lancement d’un appel d’offres pour la réalisation d’une vidéo infographique présentant les résultats du projet BIODEV2030 à WWF.
2. Objectif
Produire une vidéo infographique dynamique et accessible, d’une durée de 3 à 5 minutes, qui synthétise les résultats de la phase 1 du projet BIODEV2030 au Cameroun, en mettant l’accent sur les éléments suivants :
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OS.1 : Identification des pratiques nuisibles à la biodiversité dans les secteurs de l’agriculture et des infrastructures
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OS.2 : Présentation des scénarios d’engagement volontaire (EV) proposés
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OS.3 : Degré d’implication des parties prenantes
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OS.4 : Résultats clés, obstacles rencontrés et perspectives pour l’intégration future de la biodiversité dans les politiques sectorielles
3. Étendue des travaux attendus
Le consultant ou cabinet retenu sera chargé de :
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Rédiger un scénario narratif clair, engageant et bilingue (français et anglais), fondé sur les données issues de la phase 1 du projet ;
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Concevoir un storyboard définissant la structure visuelle et narrative de la vidéo ;
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Créer des animations graphiques et visuelles de qualité professionnelle (infographies animées, illustrations, cartes, etc.) ;
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Enregistrer une voix off professionnelle en français et en anglais, assortie d’une bande sonore adaptée ;
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Finaliser la production de la vidéo en deux versions linguistiques, optimisées pour une diffusion en ligne (réseaux sociaux, plateformes web, événements) ;
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Assurer une phase de révision, intégrant les retours des parties prenantes avant validation finale.
4. Messages clés à mettre en avant
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La richesse exceptionnelle de la biodiversité camerounaise et son importance pour l’économie nationale et le bien-être des populations ;
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Les menaces majeures qui pèsent sur cette biodiversité, en particulier celles liées à certaines pratiques agricoles et aux projets d’infrastructures non durables ;
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Les enseignements des diagnostics DIAG 1 et DIAG 2 : culture sur brûlis, déforestation, conversion des terres, effets des barrages, etc. ;
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Le manque de dialogue intersectoriel et l’absence d’ateliers de validation sur les engagements volontaires ;
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Les scénarios d’engagement envisagés pour les secteurs public et privé, avec un accent sur l’agriculture et les infrastructures ;
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Le rôle essentiel des communautés locales et de la société civile dans la protection de la biodiversité ;
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Les défis identifiés durant le processus d’EV, notamment les retards, les problèmes de coordination et les lacunes dans le diagnostic ;
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L’alignement avec le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et la Stratégie et Plan d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB), ainsi que la nécessité de renforcer la coopération multisectorielle pour faire face aux enjeux environnementaux.
Modalités de soumission de candidature
Les personnes intéressées sont invitées à envoyer leur dossier de candidature, rédigé en français ou en anglais, à l’adresse e-mail suivante : wwfcopprocurement@wwfcam.org, ou à le déposer directement dans les bureaux du WWF Cameroun à Yaoundé – Bastos, derrière l’usine Bastos.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter les numéros suivants : (237) 222 21 70 84/83, 222 00 77 03, 677 50 00 35, 699 50 36 21.
Objet du message à préciser : « Vidéo infographique sur les résultats du projet BIODEV2030 – Phase 1 Cameroun »
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