Wednesday, May 15, 2024
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Avis de recrutement: 05 étudiants en Master-PROGRAMME RESSAC

TITRE DU PROJET : CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ ET LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : UNE APPROCHE NOVATRICE À TRAVERS LES AGROFORESTERIES DANS LES SAVANES DU CENTRE-CAMEROUN

APPEL À CANDIDATURE POUR LE RECRUTEMENT DE 5 ÉTUDIANTS EN MASTER DANS LE CADRE DU PROGRAMME RESSAC

  1. Contexte et Objectifs du Projet

La préservation de la biodiversité et la lutte contre les effets dévastateurs du changement climatique sont au cœur des préoccupations mondiales. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont clairement identifié l’agriculture, la déforestation et d’autres formes d’utilisation des terres comme des sources majeures d’émissions de gaz à effet de serre. En effet, ces activités sont responsables de 23% des émissions totales de gaz à effet de serre d’origine humaine, tandis que la déforestation et la dégradation des forêts contribuent à hauteur de 17% de ces émissions. Cependant, il est essentiel de noter que les forêts jouent un rôle crucial dans la captation du carbone, stockant jusqu’à 20 à 50 fois plus de CO2 que tout autre écosystème et absorbant 50% de carbone de plus que les autres surfaces boisées (WWF, 2012).

La région du Centre-Cameroun présente un paysage de savanes péri-forestières, caractérisé par des îlots de forêt dense semi-décidue dispersés au sein de vastes étendues de savanes arbustives et herbeuses. Cette région est également marquée par une coexistence entre des cultures de rente telles que le cacao, le café, et le palmier à huile, et des cultures vivrières pratiquées de manière extensive par les populations locales. Contrairement à certaines études antérieures soulignant le rôle négatif des activités agricoles dans la dégradation des forêts et l’extension des savanes, des recherches récentes ont mis en évidence le développement des agroforesteries dans ces zones de savane. Des travaux récents, s’appuyant sur la reconstitution des paléo-environnements, ont également mis en lumière l’impact des variations climatiques millénaires sur la répartition des différentes formations végétales à l’échelle mondiale.

Dans les régions tropicales, notamment celles caractérisées par des climats humides, les alternances entre périodes sèches et humides ont exercé des influences significatives sur la répartition des forêts denses et des savanes avoisinantes. En Afrique, les études paléo-environnementales ont révélé une expansion considérable des savanes entre 3000 et 2000 ans avant le présent (BP), résultant d’un assèchement climatique touchant toute l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Ces recherches ont également indiqué qu’à la suite d’une réhumidification climatique survenue il y a environ 1500 ans BP, la progression lente mais continue de la forêt dans les zones de savane se poursuit jusqu’à nos jours. Les relevés botaniques, pédologiques et les analyses diachroniques basées sur la télédétection confirment cette extension forestière au fil des décennies. Cette extension, observable dans les savanes, se manifeste soit naturellement par l’installation spontanée de jeunes plants forestiers, soit localement accélérée par l’homme à travers la création d’agroforêts, notamment pour prévenir les incendies de brousse.

L’expansion des agroforêts et des jeunes plants forestiers en savane soulève des enjeux majeurs d’ordre environnemental et socio-économique, notamment en ce qui concerne l’augmentation du stockage de carbone, l’amélioration des revenus des populations et la sécurisation foncière, dans un contexte où les inégalités de genre en matière d’accès et de contrôle des terres demeurent préoccupantes. La réduction de ces disparités de genre apparaît ainsi comme une option prometteuse pour accélérer le processus de boisement des savanes péri-forestières, compte tenu du rôle crucial des femmes et des populations vulnérables dans les activités agricoles. Ces enjeux englobent également la préservation d’une partie des savanes pour maintenir la diversité des paysages et assurer la disponibilité de pâturages pour l’élevage bovin.

La reforestation des savanes à partir des agroforêts représente une opportunité majeure pour renforcer la lutte contre le changement climatique, notamment dans le contexte camerounais où les émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture étaient estimées à 24 977 MtCO2eq en 2010 (soit 63,82 % du total national) et pourraient atteindre 69 443 MtCO2eq (soit 66,59 %) d’ici 2035 selon les projections du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MINEPDED, 2021). Engagé dans la réduction de son empreinte carbone conformément à l’Accord de Paris (COP21), le Cameroun s’est fixé l’objectif ambitieux de réduire de 32 % ses émissions de carbone d’ici 2035 par rapport au niveau de 2010, notamment en intensifiant les efforts de gestion durable des forêts et de conservation de la biodiversité pour renforcer les puits de carbone. Dans cette perspective, la promotion d’une agriculture à faible émission de carbone jouera un rôle crucial, contribuant à ramener les émissions de CO2 liées au secteur agricole à 46 543 MtCO2eq d’ici 2035.

Ce projet d’étude sur les processus de reforestation des savanes à partir des agroforêts dans le Centre Cameroun s’inscrit dans le cadre de l’appel à propositions de recherche du programme RESSAC, financé par l’Union européenne et mené par le Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR-ICRAF), incitant les institutions scientifiques et académiques d’Afrique centrale et d’Europe, ainsi que les gestionnaires des ressources forestières et environnementales d’Afrique centrale, à former des consortiums et à soumettre des propositions de recherche pour financement. L’UMR AMAP, relevant de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le département de géographie de l’Université de Yaoundé I et la Commune de Ngomedzap ont ainsi formé un consortium dans le but de proposer une recherche intitulée “Reforestation et optimisation des stocks de carbone à partir des agroforêts dans les savanes péri-forestières du Centre-Cameroun”.

1. Profils Recherchés

L’appel à candidature vise à recruter des étudiants régulièrement inscrits en Master 2 dans les domaines suivants :

  • Géographie
  • Sociologie
  • Anthropologie
  • Botanique-écologie
  • Sciences de l’environnement, etc.

2. Critères d’Éligibilité

Pour être éligible à cet appel à candidature, les candidats doivent remplir les conditions suivantes :

  • Être étudiant régulièrement inscrit en Master 2 ;
  • Être titulaire d’une licence ;
  • Être disponible pour toute la durée du projet ;
  • Avoir une maîtrise de l’outil informatique ;
  • La connaissance des logiciels de Système d’Information Géographique (SIG) et de traitement d’image est un avantage ;
  • Être autonome et capable de travailler sous pression.

3. Axes de Recherche

Les candidats auront à choisir parmi les sujets de recherche suivants :

  • Extension des agroforêts et dynamique de l’occupation du sol dans la zone de transition entre la forêt et la savane ;
  • Potentiel socio-économique et stockage de carbone de la forêt communale de Ngomedzap ;
  • Implications écologiques et socio-économiques des systèmes agroforestiers innovants axés sur la culture du cacao ;
  • Étude de l’accès des femmes à la propriété foncière et son impact sur la dynamique des agroforêts ;
  • Expansion des agroforêts et évolution des stocks de carbone dans la région de mosaïque forêt-savane.
 

1. Préparation du Dossier de Candidature

Pour postuler à cette opportunité, les candidats sont invités à constituer un dossier comprenant les éléments suivants :

  • Lettre de Motivation : Exprimant leur intérêt pour le programme et mettant en avant leurs motivations et leurs objectifs professionnels.
  • Preuve d’Admission en Master 2 : Document attestant de leur admission ou inscription régulière en Master 2.
  • Projet de Recherche : Un document d’une longueur maximale de 2 pages décrivant le sujet choisi, résumant la problématique, les questions de recherche, les objectifs, les hypothèses et la méthodologie envisagée.
  • Curriculum Vitae : Présentant de manière détaillée leur parcours académique, leurs expériences professionnelles, leurs compétences et leurs réalisations pertinentes.
  • Copie du Diplôme ou Attestation de Licence : Justifiant de l’obtention d’une licence dans le domaine requis.
  • Relevés de Notes : Les copies des relevés de notes des années de licence (L1 à M1), permettant d’évaluer le parcours académique du candidat.

2. Modalités de Soumission

Les dossiers complets doivent être envoyés par voie électronique à l’adresse indiquée dans l’appel à candidature, en respectant la date limite de dépôt mentionnée. Les candidats sont également invités à suivre attentivement les instructions fournies pour la soumission des dossiers, afin d’éviter tout problème lors du processus de sélection.

1. Procédure de Candidature

Pour soumettre votre candidature, veuillez suivre les étapes ci-dessous :

  • Constitution du Dossier : Rassemblez tous les documents requis en un seul fichier PDF.
  • Date Limite : Envoyez votre dossier complet au plus tard le 20 février 2024 au Pr YOUTA HAPPI à l’adresse suivante : youtahappi@yahoo.fr. Assurez-vous d’inclure en copie Dr MOPI et Pierre COUTERON aux adresses respectives : fabrice.mopitouoyem@ird.fr ; pierre.couteron@ird.fr. N’oubliez pas de mentionner dans l’objet de l’email “candidature_projet_Ressac”.

2. Processus de Sélection

Seuls les candidats retenus seront contactés pour le démarrage des activités. Les candidatures féminines sont vivement encouragées à postuler.

3. Financement

Les candidats sélectionnés bénéficieront d’un soutien financier et d’un encadrement pour leurs recherches grâce aux fonds alloués par RESSAC, pour une période de 6 mois.

 
 
 
 
 

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