Contexte :
Le Cameroun, terre d’accueil de la plus grande population de réfugiés centrafricains, fait face à un afflux continu de personnes fuyant les violences et l’instabilité politique. Cette situation met à rude épreuve les ressources locales et accentue la vulnérabilité des populations, en particulier des femmes.
Face à ce défi, le projet “Autonomisation des femmes pour des économies résilientes et des communautés pacifiques” se présente comme une réponse concrète et durable. Financé par la KOICA et mis en œuvre sur la période 2021-2024, il vise à renforcer l’autonomie économique des femmes réfugiées et des communautés d’accueil, tout en favorisant la cohésion sociale et le développement local.
Ce projet ambitieux s’articule autour de quatre axes principaux :
- Renforcement des institutions locales et promotion d’un développement économique inclusif : collaboration avec les acteurs locaux pour mettre en place des mécanismes de développement économique local, renforcer les capacités des acteurs économiques et faciliter l’accès aux marchés.
- Soutien à la création d’entreprises et de coopératives durables : renforcement des compétences entrepreneuriales des femmes, accès à des financements adaptés et accompagnement dans la création d’activités génératrices de revenus.
- Amélioration de l’accès à la protection sociale et aux services de santé : adaptation des programmes de protection sociale et de lutte contre le VIH/SIDA aux besoins spécifiques des populations réfugiées et d’accueil, et facilitation de l’accès à ces services.
- Partage des connaissances et des bonnes pratiques : capitalisation des expériences et des apprentissages du projet pour contribuer à l’élaboration de politiques et de programmes plus efficaces en matière d’autonomisation économique des femmes dans les contextes de déplacement forcé.
En somme, ce projet novateur s’attaque aux causes profondes de la vulnérabilité des femmes réfugiées et des communautés d’accueil, en misant sur leur potentiel économique et leur capacité à contribuer au développement de leur région.
L’approche du projet : Favoriser l’inclusion économique des réfugiés par une approche systémique
En collaboration avec le HCR, le projet adopte l’approche des systèmes de marché inclusifs (ASMI) pour renforcer durablement les moyens de subsistance des réfugiés et des communautés d’accueil. L’ASMI s’appuie sur le principe que l’accès à des opportunités économiques et le développement de compétences pertinentes sont essentiels pour une autonomie durable.
Concrètement, l’ASMI analyse les dynamiques du marché local pour identifier les besoins et les opportunités, tant du côté de l’offre que de la demande. Elle met ensuite en œuvre des interventions ciblées pour stimuler l’employabilité des réfugiés et des membres des communautés d’accueil (“incitation”) et pour accroître les opportunités économiques qui leur sont offertes (“attraction”).
Les interventions d’incitation visent à renforcer les compétences et les capacités des individus, par le biais de formations techniques et professionnelles, de soutien à la création d’entreprise, de facilitation de l’accès aux financements et de promotion de l’épargne. Ces actions sont adaptées aux besoins spécifiques de chaque groupe cible, afin de maximiser leur impact sur l’accès à l’emploi ou au travail indépendant.
En 2023, le projet a franchi une étape importante en réalisant une étude sur les modalités d’enregistrement des entreprises individuelles appartenant à des réfugiés ou créées en partenariat avec des membres des communautés d’accueil. Cette étude vise à fournir des recommandations pratiques pour faciliter la création et la formalisation de ces entreprises, en tenant compte des défis spécifiques auxquels sont confrontés les entrepreneurs réfugiés.
En résumé, l’approche du projet se veut pragmatique et holistique, en agissant à la fois sur l’offre et la demande du marché pour favoriser l’inclusion économique des réfugiés et leur participation active au développement local.
Dans le cadre du projet d’autonomisation économique des femmes réfugiées et des communautés d’accueil, une mission cruciale est lancée pour faciliter l’enregistrement de leurs petites entreprises et coopératives. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts du projet, qui a déjà formé plus de 3500 entrepreneurs dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua.
Objectif :
L’objectif de cette mission est d’accompagner au moins 115 femmes entrepreneures dans les démarches administratives nécessaires à la formalisation de leurs activités économiques. Il s’agit de les aider à obtenir les autorisations et les enregistrements requis auprès des autorités compétentes, afin de leur permettre de travailler légalement et de bénéficier des avantages liés à la formalisation.
Méthodologie :
Le/La consultant(e) national(e) sélectionné(e) pour cette mission travaillera en étroite collaboration avec les acteurs clés du territoire, notamment les bureaux communaux de l’artisanat, les Centres de Formalisation et de Création des Entreprises (CFCE), les délégations départementales du MINPMEESA, les services COOP GIC du MINADER, ainsi que les autres services ministériels concernés.
Cette collaboration permettra de mettre en place un accompagnement personnalisé et adapté aux besoins spécifiques de chaque entrepreneure, en tenant compte des particularités locales et des réglementations en vigueur.
Résultats attendus :
À l’issue de cette mission, au moins 115 femmes entrepreneures auront enregistré leurs petites entreprises et coopératives, ce qui leur permettra de renforcer leur légitimité, d’accéder à de nouveaux marchés et de bénéficier d’un environnement économique plus favorable.
Ce succès contribuera à renforcer l’impact du projet d’autonomisation économique des femmes et à favoriser le développement économique local dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua.
Tâches du/de la consultant(e) :
- Identification et mobilisation des entrepreneurs : Repérer, au sein des différentes municipalités, les femmes entrepreneures motivées par la formalisation de leur activité, ainsi que les associations et GICs souhaitant évoluer vers le modèle coopératif.
- Évaluation des activités économiques : Réaliser un diagnostic précis des activités génératrices de revenus des entrepreneurs identifiés, afin d’adapter au mieux l’accompagnement proposé.
- Sensibilisation et accompagnement à la formalisation : Guider les entrepreneurs dans les démarches d’enregistrement de leur entreprise auprès des bureaux communaux de l’artisanat, du CFCE et des services COOP GIC du MINADER.
- Accompagnement à la création de coopératives : Soutenir les associations et GICs dans leur transformation en coopératives, en les accompagnant dans les démarches administratives auprès des services COOP GIC du MINADER.
Livrables attendus :
- Participation à un atelier de cadrage avec l’OIT : Pour définir les contours de la mission et établir un calendrier précis.
- Suivi régulier de l’avancement de la mission : Participation à des réunions bimensuelles avec l’équipe du projet, en ligne ou en présentiel.
- Rapport de synthèse des activités initiales : Présentation des résultats de l’identification des entrepreneurs et du diagnostic de leurs activités.
- Rapport final détaillé : Description des étapes d’accompagnement, liste des entreprises et coopératives enregistrées, copies des documents officiels.
Profil recherché :
- Formation : Licence minimum en sciences sociales, sciences économiques ou domaine connexe.
- Expérience : Connaissance du contexte de la participation économique des réfugiés dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, expérience en formalisation d’entreprises au Cameroun.
- Compétences : Approche sensible au genre et inclusive, engagement en faveur de l’égalité des sexes et du développement des communautés réfugiées et d’accueil.